Faut-il, ou non, construire l’Anneau des sciences, une autoroute urbaine de près de 15 kilomètres ? Cette infrastructure routière nouvelle a pour but de boucler le périphérique lyonnais à l’ouest, et son coût varie entre 3,2 et 4 milliards d’euros selon les estimations.
Ce projet, initié dans les années 90 et tombé aux oubliettes depuis, a refait surface à l’occasion d’un débat public entre novembre 2012 et avril 2013. Il clive désormais la campagne électorale des municipales entre Gérard Collomb et son monde du 20ème siècle qui soutiennent coûte que coûte le projet, et les autres listes qui ont plus ou moins pris leurs distances.
Alternatiba ANV Rhône publie une série d’infographies afin de résumer les conséquences écologiques (pollution, émissions de gaz à effet de serre, impacts sur la biodiversité, l’eau, l’étalement urbain…) du projet et les alternatives en transport en commun imaginables.
Le résultat de ce travail d’analyse est sans appel : non seulement l’Anneau des sciences porterait de graves atteintes à l’environnement, mais il serait impossible à financer par le Grand Lyon hormis avec un péage urbain facteur de hausse des inégalités sociales. Face à cela, il est tout à fait possible de proposer aux habitants de la métropole, en particulier dans l’ouest lyonnais, des alternatives viables en transport en commun qui rendent cette nouvelle autoroute inutile.
Contrairement au périphérique nord et au boulevard Laurent Bonnevay, l’Anneau des sciences devra être en grande partie enterré. Il ne deviendra pas moins nocif pour autant, puisque la pollution qu’il engendre restera la même. Les échangeurs concentreront les gaz d’échappement à certains endroits, comme le fait le tunnel de la Croix-rousse qui enfume quotidiennement l’école Michel-Servet située au-dessus. Si bien que la cour de cette école a dû être fermée à cause d’un taux de pollution dépassant régulièrement les seuils réglementaires.
Or, pas moins d’une dizaine d’établissements scolaires, 1 maison de retraite, 2 cliniques, le site des Hôpitaux sud et l’écoquartier de la Saulaie à Oullins se trouvent à moins de 500m des 7 échangeurs et subiraient alors de plein fouet cette pollution.
Mais cette autoroute affecterait aussi les écosystèmes. Le territoire de l’ouest lyonnais compte en effet un nombre important d’espaces naturels à fort enjeu environnemental et cette biodiversité subit déjà les pressions du trafic, de la spéculation foncière et de l’urbanisation.
La réalisation de l’Anneau des Sciences sur le territoire ne fera qu’augmenter le phénomène, détruisant des habitats écologiques, affectant l’écoulement des eaux souterraines et de plusieurs cours d’eau de surface.
Tout d’abord, le projet de l’Anneau des sciences souffre d’un défaut de naissance majeur : il fait le tour de la ville, alors que le trafic actuel sur l’autoroute A6/A7 est avant tout local (90%) et donc susceptible d’être reporté vers des mobilités alternatives à la voiture.
Un développement du réseau de transport en commun, de bonnes interconnexions et l’essor du vélo, peuvent donc garantir les besoins en déplacement dans la région lyonnaise tout en requalifiant l’A6-A7 en boulevard urbain. Mais l’ouest Lyonnais est aujourd’hui mal desservi par les transports en commun : avec seulement quelques trams-trains, des cars SNCF et des bus TCL.
Le réseau alternatif mis en avant propose donc la création d’un réseau de lignes fortes (c’est à dire ferrées) maillant finement l’ouest lyonnais avec :
Le tout forme un réseau dense et cohérent, permettant à tout un chacun de délaisser la voiture au profit des transports en commun.
Lecture de rapports d’expertise, étude des documents de planification territoriales, analyse des parts modales, modèles de calculs d’émissions de CO2… Ces infographies sont le résultat d’un travail de plus de 6 mois, porté par un groupe de militant.e.s du collectif Alternatiba ANV Rhône dans une démarche de réappropriation citoyenne de nos politiques de déplacement. Il s’agit d’une réponse à la passivité et au greenwashing des politiques qui, entêtés dans un projet d’aménagement tout routier, n’ont que trop peu étudié et mis en avant les solutions de mobilité alternative.
Ce travail a pour but de nourrir le débat, de sensibiliser les citoyen.nes et de construire la mobilisation locale contre ce projet inutile et imposé. Face à l’urgence climatique c’est bien une autre vision d’aménagement du territoire qui doit être portée par les candidats aux municipales.
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