Depuis 2023, notre campagne vise à faire avancer la justice sur la pollution aux PFAS et à sensibiliser le public à ce danger, en ciblant l’industriel Arkema dans la vallée de la chimie. Les concentrations de PFAS, bien au-dessus des seuils recommandés, posent des risques graves pour la santé et l’environnement des habitant.es proches et des travailleur.euses.
Les substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS) sont des composés chimiques créés dans les années 1940. Ils se composent de liaisons carbone-fluor, très stables, qui les rendent résistants à la fois à la chaleur, l’eau, l’huile et surtout au temps, d’où leur nom de polluants éternels. Cette résistance les rend bioaccumulables dans tout notre écosystème.
Sous l’appellation PFAS, ce sont des milliers de substances dont il est question. Utilisés à de nombreuses fins industrielles, les PFAS se retrouvent dans tout ce qui nous entoure : poêles, emballages alimentaires, maquillage, vêtements, peinture, médicaments, informatique...
A ce jour en Europe 17 000 sites contaminés, dont 2100 hot-spots, ont été répertoriés (d'après l'enquête journalistique du « Forever pollution project »). La contamination par les usines de productions de PFAS concerne aussi bien l'eau que l'air, ce qui, par retombée atmosphérique, pollue également les sols. Le site d’Arkema au sud de Lyon en est un exemple local.
De nombreuses études montrent le lien entre l’exposition aux PFAS et le développement de maladies telles que l’hypertension, les cancers de la thyroïde, des testicules, la diminution de la réponse immunitaire, l’impact sur le développement des fœtus...
En 2019, un rapport de Santé Publique France a indiqué que les deux principaux PFAS (PFOA, PFOS) ont été détectés chez 100% des 993 personnes testées dans le cadre de l’étude ESTEBAN. Des analyses sur les ours polaires et mammifères marins d’Arctique dévoilent des niveaux de contamination inquiétants. Les PFAS étant bioaccumulables, ils voyagent très loin à travers les chaînes alimentaires.
Interdiction de la production et de l'utilisation de tous les PFAS à l'échelle de l’UE au nom du principe de précaution.
Cette restriction doit être portée par l’ensemble des acteur·ices de l’UE pour en faire une restriction à l’échelle mondiale.
Des analyses et une surveillance systématique et pérenne doivent être mises en place à chaque étape du cycle de vie des PFAS : production, fabrication, commercialisation, utilisation, destruction et décontamination.
Des analyses des rejets dans les milieux naturels doivent être effectuées à proximité des sources évidentes d'émissions (industries, stations d'épuration, sites ayant utilisé des mousses anti-incendie), mais aussi plus largement dans les milieux naturels (eaux de surface, eaux souterraines, sols et air), les denrées alimentaires et l'eau. Ces dernières doivent être étendues sur l’ensemble du territoire.
Les résultats de ces analyses indépendantes doivent être transparents et accessibles.
Des études épidémiologiques indépendantes doivent être effectuées auprès des populations riveraines et de l’ensemble des travailleur·euses des sites émetteurs afin de déterminer l'impact sanitaire exact de la pollution. Plus largement, elles devront être étendues à toutes personnes en contact direct avec ces substances, comme les pompiers par exemple.
La décontamination urgente des sols et des eaux des zones touchées doit être faite en investissant notamment dans la recherche de solutions innovantes. Le coût nécessaire à cette dépollution doit être financé selon le principe du pollueur-payeur afin que la charge ne revienne pas aux contribuables.
Un plan santé, dont le coût reviendrait à la charge des pollueur·euses, doit être mis en place afin d’assurer la prévention des risques pour les personnes exposées ou contaminées par les PFAS (agriculteur·rices, travailleur·euses, citoyen·nes) et la prise en charge des soins en découlant. Les organisations syndicales et représentant.es du personnel doivent être associées au suivi des mesures de protection collectives prises.
Les déchets contenant des PFAS doivent être classés en tant que déchets dangereux. Il faut empêcher que ces déchets contenant des PFAS ne soient réintroduits dans l'économie et l'environnement par le recyclage ou par toute autre voie.
Appliquer le principe de précaution au sens strict en demandant que des études indépendantes poussées soient réalisées en amont de toute production de nouveau composé afin d’éviter la mise sur le marché de substance dangereuse pour la santé ou pour l’environnement.
Investir dans la recherche et le développement de solutions alternatives plus sûres et plus vertes.
Depuis 2023, nous avons organisé des ciné-débats, des ateliers d'information, une action de blocage temporaire à l’entrée d’Arkema pour mobiliser et alerter les médias. Pendant le vote de la loi interdisant les PFAS, nous avons diffusé des informations pour inciter les citoyen.nes à agir et sensibiliser les élu.es. Durant les européennes, nous avons interpellé les candidat.es pour obtenir leur engagement sur la question. Enfin, en mai 2024 nous avons organisé une manifestation festive et familiale en partenariat avec les collectifs locaux dans les communes d’Oullins et de Pierre-Bénite.
À Pierre-Bénite, commune sur laquelle l'usine Arkema s'est implantée, a eu lieu une mobilisation associant nos activistes et des collectifs de citoyen·es. Pendant que la Police Nationale a empêché les habitant·es de rejoindre le site, protégeant encore et toujours les intérêts privés, les activistes ont pu mener une action théâtrale avec pour objectif de rendre visible l’invisible : la scène de crime écologique est bien réelle.
Organisation de la première projection du documentaire « Vert de rage » à l’Alternatibar pour sensibiliser le plus grand nombre au problème des PFAS. C’est ce documentaire qui a dénoncé en premier la pollution au polluants éternels dans la région lyonnaise.
Organisation, avec l’Alliance Écologique et Sociale, d’une journée d’information grand public, place de la République à Lyon, autour des PFAS, avec prises de paroles d’associations et de collectifs citoyens impliqués dans la lutte contre ces polluants.
Blocage partiel et temporaire de l’entrée d’Arkema pour alerter les média sur le scandale sanitaire en cours, provoqué entre autre par cette usine de production.
Après une forte mobilisation pour interpeller les député.es français.es, une loi demandant l’interdiction de l’utilisation des PFAS dans certaines applications comme les cosmétiques et les vêtements est votée.
Une campagne d’interpellation des candidat.es est organisée afin d’obtenir leurs engagements sur la question des PFAS en vue des élections européennes.
Une marche festive et familiale organisée en partenariat avec les collectifs locaux a lieu dans les communes d’Oullins et de Pierre-Bénite réunie environ 600 personnes pour protester contre la pollution aux PFAS par l'usine Arkema et Daikin et demander à ce que soit appliqué le principe du pollueur-payeur.
Nous poursuivrons la sensibilisation et la formation des citoyens, renforcerons nos alliances avec les organisations engagées contre les PFAS, notamment au sein de l’Alliance Écologique et Sociale, et maintiendrons la pression médiatique pour faire d’Arkema un exemple de responsabilité environnementale et de lutte citoyenne.
Notre mobilisation contre les PFAS et l'usine Arkema à Oullins Pierre-Bénite s'inscrit dans une lutte plus large, impliquant de nombreuses organisations locales, associatives et syndicales. Nous luttons main dans la main, chacun·e à notre échelle et selon nos spécificités vers des objectifs communs.
Notre lutte s'est principalement construite autour du collectif local d'habitant·es de Oullins Pierre-Bénite, PFAS contre Terre, et en partenariat étroit avec L’Alliance Écologique et Sociale (AES) du Rhône qui regroupe Attac, la Confédération Paysanne, la CGT, Extinction Rébellion, la FSU, Greenpeace, Notre Affaire à Tous, Oxfam, Scientifiques en Rébellion, Solidaire...
L’Alliance a été essentielle pour structurer et coordonner cette lutte complexe. En rassemblant un large éventail de forces militantes et en favorisant la convergence des luttes, elle a permis d’accroître notre impact. Ce travail collectif a également renforcé nos liens avec d’autres organisations partageant les mêmes objectifs, facilitant la transmission de nos messages au plus grand nombre et amplifiant ainsi la portée de nos mobilisations.
Dans cette bataille, nous nous engageons à impliquer directement les salarié·es des sites industriels de la vallée de la chimie ainsi que les habitant·es des zones impactées dans le sud de Lyon notamment. Iels doivent être parties prenantes dans la mise en place des mesures de protection et des stratégies afin que les générations futures vivent dans un monde sans PFAS.
Enfin, notre action s’inscrit également dans une démarche globale, reliant les luttes locales à des enjeux nationaux et internationaux.
Nous organisons régulièrement des projections, des formations et des conférences sur les PFAS, notamment à l'Alternatibar, mais pas que ! Venir à un de nos évènements et l'opportunité de venir nous rencontrer et échanger avec nous.
Si tu souhaites t'informer davantage sur les PFAS polluants éternels et comprendre l'ampleur de ce scandale sanitaire, notamment à Lyon, nous te conseillons les ressources suivantes :
Notre campagne contre les PFAS se constitue aujourd’hui de 10-15 personnes réparties en plusieurs groupes permettant de se mobiliser sur l’ensemble de nos besoins : communication, projection, action non-violente, juridique... Si tu souhaites nous rejoindre, tu peux venir à une de nos prochaines soirées d'accueil, ça se passe ici !
Et si tu souhaites nous contacter pour un article de presse, un reportage ou un partenariat, tu peux nous envoyer un message en remplissant le formulaire suivant :
